L’industrie, la finance et les pouvoirs publics se tournent vers l’hydrogène vert

Début octobre, Hy24 a annoncé que son fonds d’investissement dédié à l’hydrogène vert serait doté de plus de deux
milliards d’euros. Ce fonds réunit les grands noms de l’industrie, tels que Air Liquide, Airbus, Vinci, ou TotalEnergies,
avec les géants de la finance : Caisse des Dépôts, Société Générale et Crédit Agricole. Pierre-Étienne Franc, son
directeur général et fondateur du Conseil Mondial de l’Hydrogène, explique : « Nous avons un équilibre unique, avec
50 % d’industriels qui vont nous apporter leur expérience et leur niveau d’exigence, et des financiers qui vont permettre
des effets de levier »

Co-entreprise spécialisée qui réunit le fonds Ardian et FiveT Hydrogen, Hy24 devrait financer de quinze à trente
projets industriels par an, dont la moitié en Europe, avec des sommes allant de quinze à cent cinquante millions
d’euros.

Les trois premiers projets financés témoignent d’ailleurs de son ambition : Hy24 a participé au tour de table de H2
Mobility Deutschland, un acteur européen majeur du ravitaillement en hydrogène, il a pris une participation de 30%
dans l’espagnol Enagàs Renovable pour soutenir ses projets d’hydrogène renouvelable, ainsi que dans Hy2gen AG, qui
produit de l’hydrogène décarboné, et participe à la reconversion de la centrale thermique de Provence.
Entre flambée des prix de l’énergie et crise climatique, les pouvoirs publics se tournent aussi de plus en plus vers
l’hydrogène vert. Le gouvernement français a promis neuf milliards d’euros d’ici 2030, et co-finance une dizaine
d’usines. La Commission européenne n’est pas en reste, avec quarante-et-un projets sélectionnés.
La voiture à hydrogène vert n’est pas pour tout de suite ! Ce sont d’abord les secteurs consommateurs d’hydrogène
« gris » (issu des ressources fossiles) qui pourront se convertir, tels que les raffineurs ou les usines d’ammoniac, puis les
industries lourdes, comme la métallurgie. Pierre-Étienne France conclut : « La course est lancée… […] La seule question
désormais, c’est la vitesse de déploiement et de savoir quels seront les segments qui basculeront les premiers. »

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