Depuis quelques années, les grandes entreprises françaises se mettent à la « Fresque du Climat » : des ateliers inspirés par les derniers rapports du GIEC, qui visent à faire comprendre, par le jeu, les interconnexions complexes entre écosystèmes, toute la chaîne d’actions et rétro-actions qui mènent du steak dans votre assiette à la fonte des glaciers du Groënland.
Une récente étude du npj Urban Sustainability alerte : l’urbanisation des zones côtières mène à un appauvrissement de nos modèles mentaux de la diversité, et donc à une conscience diminuée des enjeux environnementaux. L’étude met en lumière le UKS (Urbanized Knowledge Syndrome) : un modèle mental adapté à un monde urbanisé, plus simple et plus homogène que la complexité des écosystèmes marins.
Le UKS, qu’on pourrait traduire par « Syndrome du Savoir Urbanisé », nous déconnecte de la nature, jusqu’à nous rendre moins capable de percevoir et protéger sa diversité et sa complexité. Pour cette étude, les représentations graphiques des modèles mentaux de 1350 résidents de zones côtières du Nord-Est des États-Unis – les zones côtières sont trois fois plus densément peuplées que le reste du monde – ont été analysées et comparées, pour en comprendre les conséquences cognitives.
Les résultats ont de quoi inquiéter : non seulement la fonction écologique des zones urbanisées diminue, mais les résidents y développent des modèles mentaux qui les rendent moins aptes à se connecter à la nature. Une urbanisation durable, respectueuse de son environnement, passe donc nécessairement par la prise en compte et le traitement du « syndrome du savoir urbanisé ».